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436 JOURNAL DE HENRI IlI.
a depuis été gouverneur d'Estampes, où il fut pris prisonnier parla Ligue, et amené à Paris aux prisons, ou ils le -firent mourir : lequel Petremol fut, le jeudy douzième avril après diner, trouver le Roy, pour lui dire que je voulois parler à lui. Si-tôt qu'il en eût ouvert la bouche, le Roy lui demanda oii J'étois, et me faisoit chercher, commandant audit Petremol de me mener le lendemain matin en son cabinet, à cinq heures du matin.
Le vendredy donc vingt-deuxième avril 1588, je fus trouver de grand matin ledit Petremol, qui m'atten-doit en la salle du Louvre, et me fit entrer au cabinet de Sa Majesté par une petite montée, où je ne fus vû de personne. Si-tôt que le Roy m'apperçut, il appella M. d'O, et lui dit : «Voilà celui qui m'a donné tous « les avis de ce que ceux de la Ligue font contre moi, « et mêmes lorsque M. de Mayenne me voulut sur-« prendre revenant de Castillon. » Ledit sieur d'O lui fit réponse : « Vrayment, sire, il merite bien une bonne « récompense. » Le Roy lui dit qu'il m'avoit promis vingt-mil écus, et qu'il me les feroit bailler avec le temps; puis me demanda ce qui se passoit. Incontinent je lui fis entendre tout ce que Le Clerc m'avoit dit, et qu'il n'y avoit rien de plus certain. Après lui avoir fait tout entendre, il me commanda de le rédiger par écrit, et le bailler à M. d'O le plus promptement qu'il me seroit possible ; commanda au sieur de Petremol de sçavoir mon logis; et aprés m'avoir licentié, je sortis dudit cabinet sans être apperçû d'aucun. Mais étant dans la cour du Louvre, je trouvai cinq ou six espions de la Ligue qui me demandèrent d'où je Venois. Je leur fis réponse que je venois de voir si je pourrois donner une
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